Au niveau européen, l’enregistrement, l’évaluation, et l’autorisation ou la restriction des substances chimiques en fonction de leur toxicité sont gérés dans le cadre du règlement Reach. Ce règlement est critiqué en raison de son incapacité à évaluer correctement les dizaines de milliers de substances chimiques actuellement commercialisées en Europe et à protéger les populations et l’environnement, en particulier ceux qui sont persistants et bioaccumulables, comme les Pfas. La réforme de Reach, qui constituait l’un des piliers de la stratégie «zéro pollution» du pacte vert, a été reportée sine die…
De quoi Pfas est-il le nom ? Cet acronyme est le nom d’une famille de molécules synthétiques : les molécules per- et polyfluoroalkylées. Ces molécules, utilisées sous leurs formes polymériques ou non polymériques, présentent des liaisons covalentes carbone-fluor, un motif rarissime dans la nature. Mais, depuis 1938 et la synthèse par Dupont de Nemours de PTFE, les chimistes ont synthétisé plusieurs milliers de ces substances sans qu’on en connaisse exactement le nombre. Ces Pfas ont des propriétés uniques : imperméables à l’eau et à l’huile, résistants à la chaleur ou tensio-actifs, ce qui explique le nombre inouï d’applications. Les Pfas sont aujourd’hui partout : sur les ustensiles de cuisine mais aussi dans les vêtements, les cosmétiques, les prothèses médicales, les mousses d’extincteur, les revêtements spatiaux… Aujourd’hui, toutes les industries sont dépendantes des Pf