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TRIBUNE

Plaidoyer pour le cumul des mandats

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Cumul des mandatsdossier
Depuis 2014, la loi interdit à un parlementaire d’occuper une fonction exécutive locale. Pour le politologue Gilles Clavreul, le cumul des mandats n’est pas une aberration mais la garantie d’une meilleure circulation entre le «haut» et le «bas».
En 2015, à Lille, lors du rassemblement de maires contre la baisse des dotations publiques. (Aimée Thirion /Libération)
par Gilles Clavreul, Politologue et cofondateur du Printemps républicain
publié le 24 juin 2022 à 20h40

Opinion impopulaire : pour ranimer une démocratie bien abîmée, assouplissons – un peu – les règles très strictes limitant le cumul des mandats.

Rappelons les arguments qui ont amené le vote de la loi du 14 février 2014 interdisant à un parlementaire d’occuper une fonction exécutive locale – maire, président ou vice-président de département ou de région, ou à un élu local de cumuler deux fonctions exécutives : il faut des élus à temps plein, totalement investis dans leur tâche, plutôt que des barons locaux qui captent à leur profit les postes et asphyxient la démocratie. Singulièrement, la qualité du travail législatif s’en trouverait améliorée, gage d’une revalorisation tant recherchée de la fonction parlementaire. Dernier argument, à première vue imparable : le cumul serait une anomalie française – une de plus – là où nos voisins auraient tous choisi la spécialisation des fonctions électives.

Qualité de la loi, spécialisation des élus, prévention des baronnies et respiration démocratique : voilà de quoi remplir conséquemment la colonne des avantages. Mais, en dehors du fait que les comparaisons internationales relativisent la théorie de l’exception française, il faut surtout se demander, d’une part, si les bénéfices attendus sont au rendez-vous, et d’autre pa