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tribune

Plateforme «MonPsy» : vers l’ubérisation de la santé mentale ?

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Le dispositif, lancé par le gouvernement en avril, après un boom des troubles psychiques, installe une pratique low-cost des métiers de la santé mentale, plaçant la profession sous tutelle des généralistes, dénonce le psychanalyste Jean-Pierre Zobel.

Le 26 octobre dernier, les psychologues manifestaient contre la précarisation du métier, mettant notamment en cause le dispositif «MonPsy» mis en place par le gouvernement. (ANNA MARGUERITAT/Hans Lucas. AFP)
Par
Jean-Pierre Zobel
président du Président du SNPPSY (Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie Relationnelle et en Psychanalyse).
Publié le 28/10/2022 à 14h47

La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a eu un impact sans précédent sur la santé mentale des Français. Les résultats de la dernière enquête CoviPrev démontrent la dégradation de leur état psychologique post-épidémie (évolution par rapport au niveau avant épidémie) : 15 % d’entre eux rapportent des signes d’un état dépressif (+5 points), 25 % des signes d’un état anxieux (+12 points) et 67 % souffrent de problèmes d’insomnie (+18 points).

Le dispositif MonPsy, lancé le 5 avril dernier, permet aux patients de plus de 3 ans atteints de troubles psychiques légers à modérés (non ouverts aux formes sévères de troubles psychologiques) de bénéficier du remboursement de huit séances d’accompagnement psychologique par an. Les honoraires des praticiens sont fixés à 30 euros par séance (40 euros pour