Le score de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux élections législatives remet la gauche dans le jeu politique. Toutefois, la fierté de donner une nouvelle vie au noble adjectif «populaire» ne doit pas cacher la réalité : «le peuple» est devenu une minorité. Nous vivons désormais dans une société où les classes se définissent davantage par ce qu’elles consomment que par ce qu’elles produisent. Pour bâtir un pôle politique majoritaire, chercher l’adhésion des victimes de l’injustice et de la misère sociale ne suffit plus. Aujourd’hui, il faut également arriver à séduire les millions de citoyens qui, tout en vivant dans une certaine aisance matérielle, sont rongés par un malaise qu’ils ne savent pas toujours bien interpréter. La plupart d’entre eux ne rêvent pas d’un «autre monde». Notre monde leur suffit. Ils voudraient juste avoir le temps d’en profiter ! Leur principale source d’angoisse, c’est l’agenda plein, pas le ventre vide ! C’est aussi sur cette nouvelle carence que la gauche devrait insister et offrir d’autres perspectives à ceux qui échangent la richesse des choses contre le manque de temps.
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