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TRIBUNE

PMA pour toutes : le compte n’y est pas

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Près de trois ans après la promulgation de la loi de bioéthique qui a permis la «PMA pour toutes», des professionnels de l’assistance médicale à la procréation en France dénoncent le manque de moyens face au nombre de demandes ainsi qu’une inégalité d’accès aux soins.
En 2019, archivage des paillettes de sperme au CHU de Nantes. (Alban Lecuyer/Libération)
par Catherine Clavin et Dominique Boren, coprésidents de l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), Virginie Rio, cofondatrice de l'association Collectif Bamp !, Margaux Gandelon, présidente de l'association Mam'en Solo et Eloïne Fouilloux, vice-présidente de l'association les Enfants d'arc-en-ciel (EAC)
publié le 17 mai 2024 à 11h07

Nous, associations de personnes recourant à l’assistance médicale à la procréation (AMP) en France, sommes inquiètes de la situation dans les centres de don et les services de médecine de la reproduction : la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique a ouvert l’accès à l’AMP avec tiers donneur aux couples de femmes et aux femmes seules, mais trois ans plus tard, le compte n’y est pas !

Malgré des financements additionnels depuis 2021, les dotations allouées ne permettent pas de faire face aux demandes, qui ont été multipliées par 81. Les listes d’attente stagnent à plus de seize mois (1). On manque de gamètes. Ces délais sont encore plus importants pour les personnes racisées, la liberté de choisir l’appariement reste théorique. On manque de rendez-vous disponibles. Et l’autoconservation ovocytaire prend le même chemin. La prochaine ouverture aux centres privés promise par le président de la République est une avancée, mais ne résoudra pas tout.

Des professionnels de santé débordés et les patientes démunies

Compte tenu de cette situation, indissociable de celle de l’hôpital public, les femmes continuent d’aller à l’étranger – quand elles n’y sont pas directement encouragées par les professionnels de santé lorsqu’elles dépassent 40 ans ou ont besoin d’