Un nouveau contentieux sur la contamination de l’eau potable au chlorure de vinyle monomère (CVM) s’ouvre le 27 octobre à Nantes. Ce procès, engagé par l’association Comité citoyen et France nature environnement Sarthe, vise à demander au juge d’enjoindre à l’Etat de mieux détecter les contaminations de l’eau au CVM et d’informer la population de façon plus transparente. Cette action fait suite à celles engagées par les habitants de plusieurs communes confrontées à des pollutions. Elle offre l’occasion de revenir sur l’histoire de ce composé chimique et sur le rôle joué par l’Etat français dans cette affaire.
Le CVM a été utilisé à partir des années 1930 pour fabriquer des objets en PVC, notamment des canalisations d’eau. En 1973, un scandale sanitaire éclate aux Etats-Unis : une étude révèle que les ouvriers exposés aux vapeurs de CVM développent une forme spécifique de cancer du foie, l’angiosarcome hépatique. Les entreprises, informées depuis plusieurs années du problème, n’avaient pris aucune mesure de protection. Le CVM sera par la suite classé «cancérogène certain» par le Centre international de recherche sur le cancer.
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En 1975, l’agence environnementale américaine, l’EPA, découvre que les canalisations en PVC contiennent des molécules de CVM qu’elles rejettent dans l’eau courante. En Europe, l’installation de canalisations contaminées est interdite à partir de 1978. Toutefois, rien n’est fait pour prendre en charge les centaines de milliers de canalisations contaminées