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TRIBUNE

Pollution plastique : emballer n’est pas jouer

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Face à la proposition de texte pour la réduction des déchets, mis au vote le 24 octobre au Parlement européen, un grand nombre d’entreprises n’hésite pas à brandir des études erronées pour justifier leur politique du «tout jetable», dénonce Pascal Canfin, président de la commission environnement.
(Jakub Porzycki/NurPhoto. AFP)
par Pascal Canfin, Président de la commission environnement du Parlement européen
publié le 17 octobre 2023 à 6h40

Il se joue, en ce moment à Bruxelles, une bataille de lobbying de grande ampleur contre notre ambition d’aller vers plus d’économie circulaire et moins d’emballages plastiques qui forment une pollution endémique. Le règlement sur les emballages et déchets d’emballages suscite, depuis que la Commission l’a publié en novembre 2022, un nombre de réactions inédit.

Ce texte, qui pose les conditions pour réduire nos emballages et la quantité de déchets que nous produisons, concerne un très grand nombre d’entreprises : en Europe, la fabrication d’emballages génère, en effet, un chiffre d’affaires de 355 milliards d’euros par an.

A la manœuvre de cette campagne de lobbying qui ne recule devant rien, des géants de la restauration rapide et des emballages à usage unique. Ces entreprises n’hésitent pas à propager des informations erronées, qu’elles présentent comme scientifiques. C’est ce que fait McDonald’s en commanditant une soi-disant «étude» qui utilise des données trompeuses et qui bien sûr conclut que le modèle le plus durable… est son modèle actuel du «tout jetable».

Or, lorsque l’on regarde la source de ces données, ces dernières renvoient au cabinet de conseil qui n’est ni plus ni moins que… l’auteur du rapport. Et lorsque l’on jette un œil à la méthodologie qui a permis d’arriver à cette conclusion, e