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TRIBUNE

Pour Emmanuel Macron, le Parlement européen est le cœur de la démocratie libérale

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La présidence française de l'Union européenne 2022dossier
Le Président veut donner à l’hémicycle européen le droit d’initiative, pour lui permettre d’être à l’origine de la loi. D’apparence technocratique, cette mesure, qui peut renforcer la vivacité législative, devrait inspirer notre Assemblée nationale.
Emmanuel Macron, lors de son discours au Parlement européen, à Strasbourg, le 19 janvier. (Jean-Francois Badias/AP)
par Sylvain Kahn, Docteur en géographie, professeur agrégé d’histoire à Sciences-Po. Auteur d'«Histoire de la construction de l’Europe depuis 1945», PUF, 2021
publié le 20 janvier 2022 à 11h47

Le discours d’Emmanuel Macron au Parlement européen comporte une idée forte : «Donner au Parlement européen le droit d’initiative.» C’est l’une de ses propositions qui déclinent le diagnostic de base ouvrant son discours : «L’Etat de droit est notre trésor.» Il est «existentiel» aux Européens. Pour autant, «nous sommes la génération qui redécouvre la précarité de la démocratie et de l’Etat de droit».

Tradition des Lumières

Pour Macron, c’est clair : tel un baptême du feu, la lutte contre le Covid-19 a démontré l’efficacité de l’Union européenne et la supériorité des démocraties sur les dictatures. Mais il nous rappelle implicitement l’analyse de François Furet dans l’entame du Passé d’une illusion : il y eut une période pas si lointaine durant laquelle le fascisme était formidablement populaire et attractif en Europe. Un autre historien, Zeev Sternhell, a établi que la tradition des anti-Lumières structure autant les cinq derniers siècles d’histoire des Européens que la tradition des Lumières.

Le socle de la