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TRIBUNE

Pour en finir avec les six mois d’interdiction de travail des demandeurs d’asile

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Un collectif d’associations, de syndicats et de militants appellent les députés de tout bord, à voter pour une proposition de loi visant à supprimer le délai d’attente imposé aux demandeurs d’asile qui sera discutée à l’Assemblée nationale les 12 et 20 février prochains.
Ici, en 2024, à Bayonne, où se trouve Pausa, le centre d'accueil des migrants et réfugiés arrivés par l'Espagne. (Guillaume Fauveau/Hans Lucas pour Libération)
par Un collectif de responsables d’ONG, de syndicats, d’activistes et d’entrepreneurs
publié le 11 février 2025 à 11h14

Six mois. C’est le délai d’attente imposé aux demandeurs d’asile avant de pouvoir solliciter une autorisation de travail. Depuis 1991, les demandeurs d’asile se sont vus retirer la possibilité de travailler dès leur arrivée sur le territoire et sont donc contraints à l’inactivité durant a minima les six premiers mois de leur demande d’asile. Or, nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui souhaiteraient, quand leur état de santé leur permet, exercer une activité et ne pas dépendre de la maigre allocation qui leur est versée par l’Etat en compensation de cette interdiction.

183 jours. C’est la durée arbitraire d’inactivité qui est imposée à des milliers de personnes, privées du droit de travailler et condamnées, par là même, à survivre avec environ 200 euros mensuels si elles sont hébergées, ou 426 euros mensuels pour se loger, se nourrir, se vêtir, se soigner.

Condamnés à survivre en marge de la société

4 392 heures. C’est, le temps durant lequel les personnes en demande d’asile risquent d’être exposées à des situations d’exploitation sur le marché du travail au noir. Condamnées, quoi qu’il en soit, à survivre en marge de la société.

Six mois sans rien. C’est la période insupportable qui leur est imposée, sans la possibilité d’apprendre le français en occupant un emploi, sans la possibilité de tisser des liens avec les habitants.