Depuis 2019, le Conseil d’évaluation de l’école a été institué pour généraliser les évaluations systématiques des établissements scolaires. Présentées comme un levier pour améliorer la qualité de l’enseignement, ces évaluations s’inscrivent dans une dynamique visant à mieux «objectiver» le fonctionnement des écoles. Mais derrière ces intentions affichées, quelles sont les véritables conséquences de ce dispositif sur le terrain ?
Au-delà des belles volontés exprimées, ces évaluations révèlent une logique importée tout droit du monde de l’entreprise. Structurées selon des process pensés par des adeptes de présentations standardisées, elles traduisent la volonté de faire entrer l’Education nationale dans une culture de la performance et de l’audit. Or, la mission première de l’école n’est pas de répondre à des indicateurs définis dans des bureaux ministériels, mais bien d’accompagner les élèves dans leurs apprentissages et leur épanouissement.
Pourtant, ces évaluations mobilisent des équipes entières d’enseignants, de directeurs, de parents et de personnels administratifs dans une spirale interminable de réunions, de rapports et de présentations. Le temps perdu à remplir des tableaux, à organiser des comités de suivi et à débattre d’indicateurs abstraits pourrait être bien mieux utilisé. Combien d’heures d’enseig