«Tu veux une dissolution ? Eh bien, tu l’as !» En décidant dans la précipitation de convoquer des élections législatives, Emmanuel Macron joue la partition de la masculinité hégémonique, celle qui ne supporte pas la frustration et légitime les pulsions. La pulsion de la dissolution l’aurait donc saisi dimanche soir. Dans un face-à-face avec Jordan Bardella, un jeune mâle aux dents blanches menaçant sa posture de chef, il répond à la provocation, confondant audace flamboyante et élan destructeur.
Le cadet, gonflé par sa réussite électorale, vient chatouiller celui qui vit sa présidence en patriarche tout-puissant. Comme Vin Diesel au volant des bolides de Fast and Furious, Emmanuel Macron assume le goût du risque, le jeu, le pari, le coup de dé, le poker menteur, le dérapage dans les virages, l’excès de vitesse constitutionnel.
Le Président a régulièrement communiqué avec des mises en scène viriles caricaturales : en sueur à la boxe, en maillot sur un jet-ski, en barbu exténué dans la war room