La psychiatrie en France est à la fois en pleine évolution et dans la tourmente. Les besoins explosent, la parole commence à se libérer autour de la reconnaissance des souffrances, mais les structures devant y répondre sont en crise et largement sous-dimensionnées. Dans le même temps, des transformations importantes sont à l’œuvre, même si elles avancent à un rythme jugé trop lent : diversification des approches de psychothérapie, innovations neurobiologiques, orientation résolue vers la notion de rétablissement, réduction des pratiques de contrainte, ou encore priorisation des soins ambulatoires.
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La crise profonde actuelle et ces évolutions doivent nous interroger sur les fondements du système, et il en est un qui nous paraît essentiel : la formation et l’activité des infirmières et infirmiers. Ce métier est crucial en psychiatrie, au sein de l’hôpital comme en ambulatoire, car les infirmiers sont au contact direct et constant des patients et de tous les autres professionnels concourant au projet de soins. Leur rôle est déterminant pour la mise en place d’un lien de confiance et d’une alliance thérapeutique. Leur pratique professionnelle, ancrée dans le soin relationnel, s’attache aussi à répondre aux besoins de soins somatiques des patients et à porter une attention aux problématiques sociales rencontrées.
Le statut actuel n’est plus à la hauteur des enjeux
Or, le statut actuel des infirmiers exerçant en psychiatrie ne nous paraît plus à la hauteur des enjeux de ce siècle. Depuis 1992, un décret a mis fin au cursus spécifique