L’époque est aux bouleversements. Ils mettent à mal des équilibres que l’on pensait irrévocables. Ils brisent net un processus de progrès que l’on jugeait inarrêtable. Ils révèlent au grand jour la fragilité de nos démocraties.
Les scientifiques et leur liberté académique sont pris pour cible. Les travaux, les découvertes et même les faits apparaissent comme des éléments susceptibles de perturber le simplisme, l’obscurantisme et le complotisme, car la science n’est pas une opinion. Elle constitue le fondement du débat démocratique.
Insensiblement, des recherches cruciales sont étouffées, empêchées, voire censurées, et cette tendance inquiétante s’étend jusqu’aux portes de l’Europe.
En moins d’un mois, 300 candidatures
Le 6 mars dernier, Aix-Marseille Université lançait «Safe Place for Science», un programme d’asile pour les scientifiques des Etats-Unis. En moins d’un mois, près de 300 candidatures sont parvenues, principalement par messageries cryptées, et avec elles, des témoignages préoccupants, parfois glaçants, de la part de chercheurs américains sur le sort qui leur est réservé par l’administration Trump. Des équipes sont bannies de conférences et privées de publication. Des universitaires sont tenus de justifier de l’utilité de leurs travaux, des financements leur sont brutalement retirés, des données essentielles à leurs programmes purement et simplement supprimées…
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Des experts reconnus sont congédiés, et, avec eux, des années de recherches dans des domaines stratégiques sont soudainement interrompues.
La san