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TRIBUNE

Pour la généralisation du congé menstruel

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Journée internationale des droits des femmesdossier
Parce qu’une femme sur deux entre 15 ans et 49 ans est concernée par des règles douloureuses, soit sept millions de femmes en France, un collectif de maires dont Karim Bouamrane, Anne Hidalgo et Eric Piolle, appelle à voter en faveur du projet de loi visant à améliorer et à garantir la santé des femmes au travail qui sera examiné le 15 février au Sénat.
65 % des femmes ont rencontré des difficultés liées à leurs règles au travail [...] et 44 % d'entre elles ont déjà manqué le travail en raison des menstruations. (Maria Korneeva/Getty Images)
par Un collectif de maires (DVG, PS, UDI, EE-LV, DVD)
publié le 6 février 2024 à 19h18

Le 8 mars 2023, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la municipalité de Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) prenait l’initiative d’instaurer le premier congé menstruel de France pour ses agentes. Dans nos villes et nos collectivités, nous avons décidé de nous inscrire dans cette démarche pour rendre possible cette avancée concrète pour le droit des femmes et des travailleuses, mais aussi pour inviter le législateur à généraliser ce qui doit devenir un acquis social pour toutes.

Nous devons lever le tabou sur les règles douloureuses pour avancer vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Les chiffres sont sans équivoque (1), et le constat glaçant : une femme sur deux entre 15 ans et 49 ans est concernée, soit sept millions de femmes en France. Et 65 % des femmes ont rencontré des difficultés liées à leurs règles au travail, 35 % confirment que leurs douleurs menstruelles ont un impact négatif sur leur travail, et 44 % des femmes ont déjà manqué le travail en raison des menstruations.

Ces douleurs invisibilisées touchent la santé physique et mentale de la moitié des femmes. Privées de la reconnaissance de leur souffrance, elles travaillent sans bénéficier d’aucun aménagement.

Répondre à l’idéal républicain d’égalité

Nous ne pouvons plus accepter que, chaque mois, celles souffrant de règles incapacitantes ou de pathologies soient obligées d’avoir recours à un arrêt maladie impliquant un jour de carence et donc une perte de pouvoir d’achat.

En tant que maires et présidents de coll