Par 493 voix pour et 30 contre, l’Assemblée nationale a adopté le mardi 30 janvier une disposition visant à inscrire dans la Constitution que «la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse». Cette première grande réforme constitutionnelle du président Macron constitue l’occasion de discuter de la question plus générale de la liberté individuelle dans le domaine de la procréation.
Dans une perspective universaliste, le débat sur la constitutionnalisation de l’IVG devrait permettre également de poser la question de la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs et sur la liberté de ne pas procréer indépendamment du genre. La Constitution, en tant que norme suprême, indique les valeurs et principes auxquels une société donne une importance particulière. La liberté de ne pas procréer va au-delà de l’avortement. La protection d’une telle prérogative ne peut plus être ancrée dans l’inégalité entre les sexes. Si, pour les femmes, le droit à ne pas procréer connaît une progression continue depuis 1975, concernant les hommes, la situation demeure asymétrique.
Certes, les hommes ont un rôle à jouer s’agissant de la contraception, mais ont-ils les moyens d’éviter une procréation ? En attendant l’utérus artificiel, il semble évident que du moment où le ventre féminin demeure le seul habitat de l’embryon, il serait moralement choquant d’obliger une femme à le porter contre sa v