Que de temps perdu depuis le plan «mixité sociale dans les collèges», lancé par Najat Vallaud-Belkacem en 2016, et abandonné par Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer, plus occupés à lutter contre un prétendu «péril pédagogiste» qu’à s’attaquer aux déterminismes sociaux, au décrochage et à la mixité scolaire.
Nous n’avons jamais, pour notre part, renoncé à croire à l’Ecole comme creuset de la République et à concevoir la mixité comme consubstantielle de sa mission émancipatrice. Pour nous, la mixité sociale est favorable à la réussite scolaire de tous autant qu’elle est la seule façon de vivre ensemble dans une nation d’égaux.
La réalité pourtant est tout autre et, à bien des égards, l’institution scolaire reproduit et légitime les hiérarchies sociales. La récente publication des «indices de position sociale» l’a confirmé : des établissements cumulent toutes les difficultés, accueillant jusqu’à 85 % de familles défavorisées, quand d’autres n’en accueillent aucune. La ségrégation scolaire est alors un mal qui ronge la cohésion nationale autant qu