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TRIBUNE

Pour la mixité scolaire : «Monsieur le ministre, agissez vraiment»

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Pour Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et trois présidents de départements, l’heure n’est plus aux expérimentations ni aux initiatives tièdes. Ils demandent à Pap Ndiaye une politique ambitieuse pour en finir avec la ségrégation scolaire qui ronge la cohésion nationale.
Cour du collège Cervantes à Vernon (Eure), réseau éducation prioritaire en 2017. (Camille Millerand/Divergence)
par Jean-Luc Gleyze, Président de la Gironde, Stéphane Troussel, Président de la Seine-Saint-Denis, Sébastien Vincini, Président de la Haute-Garonne et Boris Vallaud, Député des Landes
publié le 13 avril 2023 à 17h40

Que de temps perdu depuis le plan «mixité sociale dans les collèges», lancé par Najat Vallaud-Belkacem en 2016, et abandonné par Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer, plus occupés à lutter contre un prétendu «péril pédagogiste» qu’à s’attaquer aux déterminismes sociaux, au décrochage et à la mixité scolaire.

Nous n’avons jamais, pour notre part, renoncé à croire à l’Ecole comme creuset de la République et à concevoir la mixité comme consubstantielle de sa mission émancipatrice. Pour nous, la mixité sociale est favorable à la réussite scolaire de tous autant qu’elle est la seule façon de vivre ensemble dans une nation d’égaux.

La réalité pourtant est tout autre et, à bien des égards, l’institution scolaire reproduit et légitime les hiérarchies sociales. La récente publication des «indices de position sociale» l’a confirmé : des établissements cumulent toutes les difficultés, accueillant jusqu’à 85 % de familles défavorisées, quand d’autres n’en accueillent aucune. La ségrégation scolaire est alors un mal qui ronge la cohésion nationale autant qu