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TRIBUNE

Pour la première fois, la «priorité nationale» doit être jugée illégale

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Aujourd’hui s’ouvre à Nanterre le procès de quatre responsables du Rassemblement national accusés de provocation à la discrimination raciale pour avoir revendiqué la priorité nationale. Des partis politiques, associations et syndicats espèrent une condamnation à la hauteur de l’abjection de ce principe antirépublicain.
Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, en procès à partir de ce mardi 9 janvier pour provocation à la discrimination raciale. (Sameer Al-Doumy/AFP)
par Un collectif
publié le 9 janvier 2024 à 16h28

Un procès important s’ouvre ce mardi 9 janvier. Quatre responsables du Rassemblement national, dont Steeve Briois l’actuel maire d’Hénin-Beaumont, seront jugés pour provocation à la discrimination raciale pour avoir défendu lors des élections municipales de 2014 la priorité nationale.

Le FN d’alors avait mis à disposition de ses candidats un «guide pratique de l’élu» qui demandait au candidat élu de mettre en œuvre la priorité nationale au niveau local : priorité d’accès aux emplois, logements et aides sociales aux personnes de nationalité française.

Cette vieille revendication de l’extrême droite ne date pas d’hier. Dès 1985, Jean-Marie Le Pen proposait d’exclure les étrangers des aides sociales et des logements sociaux et de «reconduire chez eux un certain nombre de millions d’étrangers qui se trouvent chez nous», expliquant que «les gens n’auront plus de raisons de rester car ils ne seront plus entretenus par les contribuables français».

Le RN hors-la-loi

Dans la conception universaliste de notre République, ces mesures, en différenciant les Français et les étrangers, même quand ils sont en situation régulière, constituent une discrimination en raison de la nationalité et entra