Ici même, au début de la semaine, Thomas Legrand se réjouissait qu’Emmanuel Macron puisse y faire passer la dépouille de Missak Manouchian, l’un des héros de la Résistance aux nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Ce serait un beau symbole, écrivait-il. Sur les réseaux sociaux, c’est Francis Huster qui sonne la charge. Molière est mort il y a 350 ans. Rendons-lui enfin hommage, clame l’acteur. Et quoi d’autre, sinon la grande chapelle républicaine ?
On peut s’émouvoir de constater combien notre mémoire demeure vivace au souvenir de ces hommes qui ont contribué à la grandeur de la France. Mais entendons-nous : ici, la formule «ces hommes» doit être comprise dans son sens étroit. Car dès qu’il s’agit de «femmes» dont certaines, mais oui, ont mérité de la Nation, nos neurones accusent une sérieuse baisse de régime.
Gisèle Halimi est morte le 28 juillet 2020. Tout de suite, des voix se sont élevées : «Halimi au Panthéon.» D’ailleurs, Thomas Legrand s’en fait l’écho dans son article consacré à Missak Manouchian. A l’époque, on a même entendu un balbutiement à ce propos du côté de l’Elysée. Et puis, plus rien. Même pas un hommage national, qui pourtant depuis