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TRIBUNE

Pour les populations civiles de Gaza et du Liban, la France peut et doit agir, par Bertrand Badie et Lucie Castets

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Gaza, l'engrenagedossier
Seule une pression ferme et exercée de l’extérieur peut mettre fin au cycle des violences au Proche-Orient. Le politologue et la haute fonctionnaire proposent six mesures pour défendre résolument, mais fermement le respect du droit humanitaire.
Lors de la distribution de pain, des femmes et des enfants palestiniens font la queue à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le 28 novembre 2024. (Abdel Kareem Hana/AP)
par Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences-Po et politologue et Lucie Castets, haute fonctionnaire et économiste
publié le 1er décembre 2024 à 11h19

Lorsque des crimes de guerre – et très probablement des crimes contre l’humanité – sont commis sur les rivages de la Méditerranée, il y va de l’honneur de notre pays que ses dirigeants mobilisent tous leurs moyens pour en prévenir la poursuite. Or, depuis plusieurs mois, l’action de la France pour dénoncer et pour mettre fin aux souffrances inouïes endurées par les populations palestiniennes et gazaouies en particulier est timorée, marquée par une discrétion en décalage complet avec la gravité des crimes commis par l’armée et le gouvernement israéliens à leur encontre.

Pourtant, les dirigeants actuels ont su réagir, légitimement, avec force à la suite des attaques terroristes du 7 Octobre. Ils ont affirmé le soutien de la France à la population civile israélienne traumatisée, et exigé la libération des otages. Nous continuons chaque jour à penser à ceux retenus dans les geôles du Hamas. Nous serons toujours au côté de la population israélienne qui, dans les rues de Tel-Aviv ou de Jérusalem, demande inlassablement au gouvernement un plan de paix et un changement de politique.

De même, et tout aussi légitimement, les crimes commis par l’armée russe à l’encontre de la population ukrainienne ont été dénoncés avec force, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, et nous avons apporté un soutien militaire et économique important à l’Ukraine pour sa défense. La mobilisation de la diplomatie française pour obtenir le cessez-le-feu tout juste annoncé au Liban est une nouvelle démonstration