Un an. C’est le temps qu’il reste à la France pour éviter un naufrage diplomatique devant les chefs d’Etat du monde entier qui se réuniront à Nice dans un an jour pour jour à l’occasion de la conférence de l’ONU sur l’océan. Car la France, deuxième puissance maritime mondiale, qui n’a de cesse de protéger les lobbys de la pêche plutôt que l’océan, doit urgemment balayer devant sa porte et faire preuve de cohérence avant d’aller donner des leçons au reste du monde. Ces dernières semaines, ce sont d’ailleurs plus de 45 000 citoyen·nes et plus de 120 ONG et collectifs qui se sont réunis au sein de la «coalition citoyenne pour la protection de l’océan» autour d’une feuille de route à mettre en œuvre de toute urgence pour conjurer l’effondrement de la vie océanique.
L’enjeu est vital. L’océan est le poumon et le thermostat de notre planète. Il absorbe près du tiers de nos émissions de CO2 et régule le climat à la surface de la Terre. Il produit la moitié de l’oxygène que nous respirons, mais il est lui-même à bout de souffle. Depuis un an, le programme européen d’observation de la Terre «Copernicus» enregistre des records de température à la surface de l’océan.
Le monde dans lequel nous sommes nés a déjà cessé d’exister. Nous entrons en territoire inconnu. En Atlantique Nord, la biomasse s’est effondrée : les populations de prédateurs ont chuté de plus de 90