A partir des années 70, l’Europe s’est progressivement dotée d’une politique commune des pêches (PCP), qui repose sur trois piliers : la durabilité environnementale, sociale et économique, la coopération régionale, et la prise de décision fondée sur la connaissance scientifique. Mais, du fait de son manque d’efficacité, elle a été révisée plusieurs fois. En 2023, la Commission européenne a présenté un plan d’action pour la pêche et les océans qui, malgré des insuffisances, proposait des avancées importantes sur les techniques de pêche autorisées dans les aires marines protégées (AMP). Ces avancées ont été pourtant largement rejetées par le Parlement européen, en total désaccord avec les connaissances scientifiques.
Depuis cent ans, les 2/3 de la biomasse des poissons exploités ont disparu à l’échelle mondiale, disparition qui dépasserait 80 % dans les eaux européennes (1). Plus de 30 % des stocks européens restent surexploités, proportion qui atteint 90 % en mer Méditerranée. Bien que la PCP élaborée en 2013 ait fixé l’objectif que tous les stocks soient exploités durablement d’ici à 2020, cet objectif n’a donc pas été atteint. Les activités des flottes européennes de pêche ne se limitent pas aux seules eaux européennes, puisque 20 % des prises totales sont effectuées en dehors de celles-ci.
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Dans l’océan Indien notamment, la France et l’Espagne opèrent une pêche au thon industrielle. Pour la France, cette pêche assure environ 22 % des prises totales, capturées par des navires