Dans toutes les enquêtes sur l’information, les Français plébiscitent l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Leur intérêt pour l’actualité, leur attachement à la liberté d’informer et leur demande de formation sont une chance à saisir pour développer une éducation aux médias ambitieuse, efficace et utile à tous.
Face au flot constant de contenus, face à la polarisation des débats médiatiques et au mélange des genres entre faits et opinions, la défiance des Français envers les médias s’installe. Elle est confortée par une focalisation sur les risques de détournement de l’information et la chasse aux fausses nouvelles qui ne prend pas la mesure du rôle indispensable des médias pour la démocratie et pour le lien social. L’éducation aux médias et à l’information doit se construire sur la richesse individuelle et collective fournie par les médias, vecteurs d’ouverture au monde et de rencontre de points de vue divers.
Si nous ne consacrons pas le rôle positif de l’information, l’EMI s’étiolera, au fur et à mesure des urgences dictées par le numérique. Les questions de cyberharcèlement, d’ingérence étrangères sont cruciales, mais les réponses attendues ne doivent pas se substituer à l’apprentissage de la fabrique de l’information et de son utilité.
L’éducation aux médias et à l’information ne doit pas devenir une éducation aux écrans. Elle a besoin d’une définition précise, construite sur des valeurs et des enjeux clairs.
Au-delà des salles de classe, l’EMI concerne tous les publics
Pour cela, l’EMI doit dépasser le cadre des compétence