Imaginez que votre Sécurité sociale dépende d’une simple association loi 1901.
Que vos représentants soient désignés par le ministère de la Culture, sans élection, sans mandat démocratique.
Que pendant quarante ans, cette association ait failli à sa mission, lésant plus de 200 000 personnes.
Et que cette association soit simplement rebaptisée, et puisse utiliser des fonds publics pour vous attaquer en justice quand vous obtenez réparation de ses fautes.
C’est pourtant la réalité vécue par 400 000 artistes-auteurs et autrices en France.
Depuis cinquante ans, l’ex-Agessa – devenue SSAA – cumule les défaillances structurelles : comptes non certifiés, retraites non validées, affiliations perdues, données non transmises, gouvernance opaque et dépenses injustifiables.
En 1988 déjà, la Cour des comptes condamnait l’agent comptable de l’Agessa pour irrégularités dans la gestion des fonds recouvrés. En 2013, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales et celles des affaires culturelles pointait ses dysfonctionnements graves ; en 2020, le rapport Racine [commandé par le ministère de la Culture, ndlr] révélait que «plus de 190 000 personnes n’ont jamais été prélevées