Ils crient, s’offusquent, s’insurgent… C’est la liberté d’expression qu’on assassine ! tonnent-ils avec des accents révolutionnaires, destinés à effrayer leurs partisans et à tétaniser leurs opposants. Pour l’immense majorité des élus LFI et ceux qu’ils bernent, ce principe sacré est le nouveau credo de leurs manœuvres politiques. Peu leur importe de franchir le point Godwin, ce seuil où l’on bascule dans l’excès absolu et le ridicule, dans l’espoir de discréditer ses contradicteurs ou d’étouffer un débat. Sacré ironie n’est-ce pas ? Au nom de leur liberté, nous devrions donc tous la boucler. Telle est la conception de la liberté d’expression de Jean-Luc Mélenchon, de ses affidés et de certains de ses partenaires de la Nupes.
Le billet de Thomas Legrand
Les mêmes qui réclament avec fracas l’interdiction de CNews ou autres médias dont les idées les insupportent ; les mêmes qui encouragent parfois leurs militants à perturber les meetings d’adversaires ; les mêmes qui sanctionnent à l’Assemblée nationale des élus de leurs propres partis pour leurs prises de parole dissonantes… Ces tartuffes de la liberté de parole, qui multiplient les procès en sorcellerie, ont pourtant décidé d’exploiter jusqu’à la nausée ce filon, après qu’un de leur sulfureux meeting avec Rima Hassan – sous le coup d’une enquête pour apologie du terrorisme –, ait été annulé dans une université. Celle de Lille en l’occurrence.
Députée du Nord, je me suis opposée à cette opération d’embrigadement, présentée comme une conférence qui aurait