A quoi a servi le dernier congrès du PS ? Sans doute à confirmer que si le socialisme est encore une grande idée (à réinventer), elle est portée par un petit parti. Boris Vallaud appelait de ses vœux une discussion sur la «doctrine». Elle n’a pas eu lieu. Quelle est son identité idéologique au-delà d’un positionnement vague au centre-gauche, fondé sur la croyance que l’occupation de cet espace peut seule assurer une victoire à la gauche ? Les socialistes invoquent un label «social-démocrate» devenu un vide signifiant. Les débats sont pourtant immenses : comment refonder un Etat-providence en crise qui ne peut plus être financé sur la croissance ? Quelles réponses au nouveau capitalisme féodal ? Comment lier transition écologique et justice sociale ? Quelle lecture de gauche proposer des profonds changements géopolitiques ?
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Les échanges lors du congrès ont été pauvres, peu stimulés par des textes d’orientation (TO) aux arêtes floues. La comparaison avec les motions du passé est cruelle. Les textes socialistes sont des catalogues de mesures techniques cherchant à couvrir toutes les thématiques d’action publique, en rien adossés à une lecture de la société, une vision critique du capitalisme et de ses mutations et la définition d’un horizon politique clair. Le PS tend à ne se définir qu’en négatif par rapport à La France insoumise, devenue un véritable surmoi. A Nancy, les échanges n’ont tourné qu’autour d’une possible alliance aux législatives avec le parti pourtant honni.
Tentation du repli sur le local
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