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tribune

Présidentielle en Argentine : le «semi échec» de Javier Milei ou la peur du saut dans le vide

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Dans un contexte politique et économique instable, le candidat d’extrême droite n’a pas pu incarner l’exutoire de la colère présente dans l’opinion publique, analyse Gérard Guillerm, docteur en sciences politiques.

Le candidat à la présidentielle argentine Javier Milei, le 22 octobre. (Matias Baglietto /REUTERS)
Par
Gérard Guillerm
Docteur en science politique à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, à l'université Sorbonne-Nouvelle Paris-III, analyste politique et chroniqueur au Journal «Perfil» à Buenos Aires
Publié le 25/10/2023 à 12h24

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle argentine du 22 octobre, qui ont qualifié au second tour l’actuel ministre de l’Economie centriste, Sergio Massa, et l’ultralibéral d’extrême droite Javier Milei, font apparaître trois faits majeurs. D’abord, le semi-échec de Javier Milei. Il avait créé la surprise lors des Paso (primaires obligatoires) du 13 août en obtenant 30% des voix. Cette fois, bien que crédité de 35% d’intentions de vote, il reste à 30%, soit le même score qu’en août, malgré l’augmentation du taux de participation. On constate ensuite l’effondrement de la coalition libérale «Ensemble pour le changement» menée par Patricia Bullrich. Avec 23,88%, elle se voit éliminée du second tour alors que tout indiquait, avant l’irruption de Milei, que cette coalition l’emporterait largement sur la coalition péroniste au pouvoir. Enfin, il faut souligner l’étonnante percée réalisée par Sergio Massa, ministre de l’économie et candidat de la coalition «Union pour la patrie».

Le score de Massa est paradoxal. Contre toute attente, avec presque 37% d