Dans le procès de la Brav-M, dont le délibéré doit être rendu ce jeudi 10 juillet, les parties civiles, considérant que les faits étaient commis en réunion, ont fait comparaître dix agents. Mais le parquet, dénonçant l’«absurdité de les faire tous comparaître en bloc», n’a requis que contre deux d’entre eux, et a nié toute dimension raciste aux faits examinés. Il fallait surtout éviter, comme le redoutait l’avocat d’un agent, de «faire le procès de la Brav-M».
Etait-ce donc un hasard si tous ces agents s’accordaient, un soir il y a deux ans, pour s’acharner, à tour de rôle, sur une personne étrangère et racisée qui était tutoyée, humiliée, menacée, frappée et sans cesse renvoyée à ses origines ?
Le recrutement dans les Brav-M, connues pour leur violence, repose sur le volontariat et attire donc sans doute des personnalités que l’action, les interventions chocs et la brutalité excitent. Mais si les individus font les institutions, l’inverse est aussi vrai, et le fait que les agents jugés aient pu agir en groupe, chacun sous le regard des autres, ainsi que la légèreté avec laquelle leur hiérarchie s’est emparée de cette affaire, montrent que ces policiers ne sont que les derniers maillons d’une chaîne tout orientée vers l’injustice et vers la domination.
Faut-il donc faire, comme ont parfois tenté de s’y employer les avocat·es des parties civiles, le procès de la brigade et peut-être même celui de la police dans son ensemble ?
La Brav-M, aux agents habillés tout d