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TRIBUNE

Procès Gérard Depardieu : une autre défense était possible

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Violences sexuellesdossier
Lors de son procès pour agressions sexuelles sur deux femmes, l’acteur et son avocat ont fait le choix de contre-attaquer violemment, constate Anne Bouillon, avocate spécialisée dans les violences faites aux femmes. «Il aurait pu choisir de franchir l’espace qui sépare le vieux monde de celui d’aujourd’hui», regrette-t-elle.
Gérard Depardieu et son avocat Jérémie Assous, au palais de Justice de Paris, au jour de l'ouverture du procès de l'acteur pour violences sexuelles, le 24 mars 2025. (Denis Allard/Libération)
par Anne Bouillon, avocate
publié le 29 mars 2025 à 9h35

Accusé d’agressions sexuelles, il nie les faits qui lui sont reprochés. C’est son droit le plus strict. Personne ne le lui conteste. Chacun·e est libre des moyens de sa défense. Face aux juges, on peut reconnaître les faits, les contester, mais aussi mentir, se contredire, changer de version et même dire n’importe quoi sans que cela ne puisse être reproché. Nul ne doit être contraint ni de concourir à sa propre accusation ni de prouver son innocence. Pas plus Gérard Depardieu que quiconque. Il a fait le choix de contester, à raison s’il est innocent. La justice le dira.

En revanche, s’il est coupable, ce choix illustre l’immense difficulté qu’ont les auteurs de violences sexistes et sexuelles à prendre leurs responsabilités et admettre les faits. Les résistances sont massives et démontrent à quel point pour chacun le violeur, l’agresseur, c’est forcément l’autre. A quel point les agressions sexuelles, les viols ne sont envisagés que lorsqu’ils sont accompagnés de violences «graves» ou commis par un inconnu. Interrogé, Gérard Depardieu a pu indiquer qu’une agression sexuelle c’était