Sans explication, la justice s’expose à l’incompréhension et avec elle, à une perte de légitimité aux yeux du citoyen. Il est regrettable que les autorités du tribunal judiciaire de Paris n’aient pas tiré les leçons du 31 mars 2025, date à laquelle Marine Le Pen fut condamnée pour «détournement de fonds publics», sans que aucune parole institutionnelle ne vienne accompagner la décision.
Le schéma s’est reproduit avec la condamnation de Nicolas Sarkozy pour «association de malfaiteurs». Là encore, le défaut d’explication publique a laissé le champ libre à une médiatisation déséquilibrée. Tandis que quelques représentants syndicaux des magistrats tentaient, dans l’urgence, d’éclairer les obscurités terminologiques rythmant le très long (380 pages) verdict du tribunal, les avocats, rompus à l’exercice médiatique, occupaient les plateaux télévisés, sculptant des éléments de langage faisant passer leur client pour une victime offensée.
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Des heures d’antenne, à la radio comme à la télévision, ont alors servi de scène à une véritable guerre des récits. Et, dans ce tumulte