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TRIBUNE

Protection de l’enfance : que l’Etat finance enfin l’interdiction des placements en hôtel

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Un collectif de député·es de gauche interpelle le gouvernement pour qu’il dote les départements des fonds nécessaires à la création d’alternatives d’hébergement, après le suicide d’une enfant de 15 ans placée par l’aide sociale à l’enfance dans une chambre d’hôtel à Aubière (Puy-de-Dôme).
L'un des hôtels loués et contrôlés par le Samu social, à Aubervilliers. (Nicolas Krief/Divergence)
par Un collectif de député.es de gauche
publié le 15 février 2024 à 7h12

Il y a quinze jours, une enfant de 15 ans s’est suicidée dans la chambre d’hôtel où elle était hébergée, dans le cadre d’un placement par l’Aide sociale à l’enfance. Ce drame nous bouleverse tous, politiques, professionnels, élus départementaux en charge de la protection de l’enfance. Mais ce n’est pas un fait divers. Car cette enfant n’aurait jamais dû être seule dans un hôtel.

En 2022, l’Assemblée nationale a voté pour que ce type de placement soit interdit, au 1er février 2024. Cette entrée en vigueur différée de la loi laissait deux ans à l’Etat pour s’organiser et créer les alternatives aux placements en hôtel.

L’Etat aurait dû se préparer, en affectant des moyens financiers supplémentaires aux départements afin qu’ils puissent créer des places alternatives adaptées aux cas complexes et aux urgences. L’Inspection générale des affaires sociales recommandait d’ailleurs dans son rapport de 2020 sur les placements en hôtel de «prendre en compte l’existence de cas complexes lors de la programmation des créations de places et intégrer ces besoins particuliers dans les appels à projets afin de disposer de structures d’hébergement adaptées».

L’Etat se désengage de la protection de l’enfance. Il ne peut ignorer l’augmentation des besoins, mais il ne dote pas les départements des moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission. Il ferme les yeux sur la souffrance des agents, des professionnels, des élus, qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, et sont en premièr