De l’Allemagne à la Roumanie ou la France, des agriculteurs défilent, bloquent ou s’en prennent aux bâtiments de l’Etat. Derrière des revendications qui peuvent paraître disparates, il y a pourtant un fil rouge : pouvoir vivre de son travail d’agriculteur.
Alors que les coûts de production ont grimpé en flèche, les prix agricoles ont à nouveau baissé, de 10 % en France en un an. Et pourtant, les ménages paient toujours leur alimentation plus cher : + 10 % sur la même période, de telle sorte que les marges des industries agroalimentaires flambent, de 28 % à 48 % en deux ans. Consommateurs et agriculteurs voient donc leur niveau de vie reculer pour les profits des multinationales. Les éleveurs du Grand Ouest ont ainsi manifesté face au géant du lait Lactalis, qui leur impose des prix trop faibles.
A lire aussi
Rompre avec l’idéologie néolibérale
C’est un échec patent des lois Egalim de ces dernières années. Et du refus obstiné du président Macron de rompre avec l’idéologie néolibérale et de réglementer un tant soit peu les prix. La dérégulation des marchés n’est pourtant qu’une exception dans l’histoire. Comme elle l’est d’ailleurs dans le monde, puisque la plupart des autres grands pays producteurs (au premier rang desquels la Chine et les Etats-Unis) régulent bien davantage leurs marchés.
La pression sur les prix s’est même accentuée depuis l’ou