Il y a des silences qui veulent dire «jamais». Et, à Marseille, on sait très bien se taire quand il le faut.
Alors que Paris rêve à haute voix d’Europe et de lumière, ici, personne ne s’enflamme. Il n’y aura pas de drapeaux français dans les rétros, pas de cris de joie sur la Canebière si Paris gagne. Ce n’est pas une guerre. Ne nous trompons pas. C’est juste qu’on ne marche pas avec vous.
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Il y a des choses qui ne se mélangent pas. Comme un croque-monsieur trempé dans l’aïoli. Tu captes ?
26 mai 1993. Stade Olympique de Munich. L’Olympique de Marseille domine le grand Milan AC 1-0. But de Basile Boli à la 44e minute.
Une équipe. Une ville. Un peuple. Ce soir-là, on a gravé quelque chose. Pas un simple trophée. Une mémoire. Un pacte. Et ce pacte-là, on ne le partage pas. Il est à nous. A jamais.
Et pendant qu’on écrivait l’histoire, dans un autre stade, des mains ont déroulé une banderole. «Forza Milan». Oui, à Paris. Au Parc des Princes. Bel encouragement. Alors, aujourd’hui, que reste-t-il de ce souvenir chez nos aînés ? Tout.
C’est viscéral. Ça ne passe pas par la tête. Ça vient du ventre. C’est un nœud profond, difficile à expliquer. Même à ceux qu’on aime. Ce n’est ni une question de logique ni de vengeance. On ne peut pas. Soutenir Paris, ce serait comme trahir ce qu’on a de plus intime. Une question de loyauté. De valeurs. Presque de morale.
Alors oui, quand certaines de nos légendes s’égarent à soutenir Paris, ça frappe. Fort. Ça déstabilise. Ça blesse. Mais on les ai