Des millions de personnes contestent. Séparément donc impuissantes. Les grèves ouvrières sont permanentes. Ces grévistes ne rejoignent pas les personnels de l’Education qui enragent ; ni les uns ni les autres n’aident les locataires expulsés, qui ne côtoient pas les étudiants de Sciences-Po horrifiés par l’enfer à Gaza ; peu d’entre eux sont à Sainte-Soline ou secourent les migrants ; et combien rencontrent les jeunes des quartiers qui refusent les violences continuelles du racisme systémique ? Chacun sa cause. Chacun sa défaite.
Il ne faut pas que cette France-là reste la France. Un pays qui vote RN à ce point et cela semble normal. Un pays où la haine des autres (surtout s’ils sont prétendument musulmans, ou roms ou en exil des Sud) a été légitimée, avec la loi asile immigration et à longueur d’ondes, tant sont surmédiatisés les faits divers dès qu’un nom arabe, africain ou rom apparaît.
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Quand existaient encore des collectifs de travail, les jeunes, les travailleurs immigrés ou racisés étaient perçus comme des semblables. A présent, avec l’intensification des tâches, des concurrences, c’est chacun seul. Chacun sa peine, ses soucis et cauchemars. Chacun s’emploie à sauver sa peau et redoute les plus proc