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TRIBUNE

Qu’attend la France pour mettre en place le nouveau Nutriscore ?

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En matière de santé publique, le Nutriscore n’a plus à démontrer ni son utilité ni son efficacité. La mise en place de sa version révisée était programmée pour début 2024 et n’a toujours pas eu lieu. Les chercheurs nutritionnistes Mathilde Touvier et Serge Hercberg demandent au nouveau ministre de la Santé de se mobiliser.
La mise en place du Nutriscore révisé était programmée pour début 2024 dans l’ensemble des sept pays qui l’ont adopté. Mais la France n’a toujours pas publié l’arrêté interministériel officialisant cette évolution. (Saga/Libération)
par Serge Hercberg et Mathilde Touvier
publié le 8 janvier 2025 à 12h44

Comme tous les outils de santé publique il était prévu, dès sa conception, que le Nutriscore soit révisé en fonction du progrès des connaissances scientifiques, de l’évolution du marché alimentaire et des améliorations possibles apparues souhaitables à l’usage. Un comité scientifique européen a été mis en place pour réaliser la mise à jour de son algorithme dans le cadre de la gouvernance transnationale de Nutriscore qui rassemble les sept pays qui ont adopté Nutriscore à ce jour (la France, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne et la Suisse). Après deux ans de travaux scientifiques, ce comité a proposé des modifications dans son mode de calcul, afin d’en améliorer ses performances et lui permettre d’être en meilleure adéquation avec les recommandations nutritionnelles actuelles.

La mise en place du Nutriscore révisé était programmée pour début 2024 dans l’ensemble des sept pays qui l’ont adopté. Cela a été fait dans les six autres pays, mais de façon incroyable, la France n’a toujours pas publié l’arrêté interministériel officialisant l’évolution du mode de calcul du Nutriscore. Ce retard ne peut s’expliquer par des arguments techniques (l’arrêté est prêt depuis plus d’un an, et le retour de la notification européenne date de plus de huit mois), mais semble lié à des pressions des sociétés agroalimentaires mécontentes de la nouvelle classification.

Il s’agit notamment du lobby des produits laitiers et tout particulièrement de Danone qui a décidé de