Un gamin de 16 ans, voire 17, on ne connaît pas encore son âge, a cru qu’il pouvait venger la Palestine en agressant un rabbin sous les yeux de son fils de 9 ans, comme si la grandeur d’une cause pouvait tenir dans des coups. Ce samedi 22 mars, à Orléans, Arié Engelberg marchait tranquillement avec son enfant quand la haine est venue à sa rencontre.
Heureusement pour «tout le monde», deux hommes d’origine maghrébine se sont interposés. Le rabbin en a témoigné, ils ont pris soin de lui, appelé la police, insisté pour qu’il porte plainte. Leur intervention désamorce les divisions, les raccourcis faciles.
C’est donc l’histoire d’un gosse perdu, enragé sans comprendre pourquoi, persuadé d’écrire une page d’histoire en frappant un Juif dans la rue. Il a fait comme d’autres avant lui. Il a attrapé au vol une cause qui ne lui appartenait pas, enfilé une colère trop grande pour lui, adopté une douleur dont il ne connaissait rien. Un jour Palestinien, le lendemain justicier de quartier, et toujours aussi paumé. Parce qu’avant de se battre pour une cause, légitime, encore faudrait-il savoir d’où l’on vient. Parce qu’on ne peut pas porter un combat quand on sait à peine qui on est.
Parlons donc des absents. Pas de ceux qui ont déjà un micro sous le nez et qui en profit