Comme l’a relaté un article de Libération, des scientifiques s’inquiètent du possible arrêt de certains projets de recherche faute de disposer de suffisamment de macaques destinés aux laboratoires européens. Mais a-t-on vraiment besoin d’utiliser ces animaux et autres primates pour faire avancer la science ? N’en utilise-t-on pas déjà trop ? La souffrance des macaques, êtres sensibles, intelligents et si proches de nous, est-elle réellement prise en compte dans le milieu de la recherche ?
Il est fait référence au travail publié dans Nature en 2020 de chercheurs français voulant démontrer l’inefficacité de l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19 chez le macaque (1). C’est le type même d’expérimentation inutile : qu’avait-on à faire de cette démonstration chez le macaque alors qu’on avait déjà la réponse chez l’homme ? De nombreux essais cliniques randomisés (c’est-à-dire la méthode offrant le niveau de preuve le plus élevé) ont été réalisés, à différents stades de la maladie, et la grande majorité a montré une absence d’efficacité de cette substance chez l’homme.
Nous ajouterons qu’une expérimentation animale ne démontre rien quant à un effet chez l’homme ; tout au plus donne-t-elle une indication de probabilité d’effet. Ra