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TRIBUNE

Recherche biomédicale: pourquoi continuer à utiliser des primates?

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La biodiversitédossier
Parce qu’une expérimentation animale ne démontre rien quant à un effet chez l’homme, il est temps de privilégier des méthodes alternatives innovantes et éthiques.
En 2020, un singe de laboratoire dans sa cage dans un centre d'élevage de macaques à l'Université Chulalongkorn, à Saraburi (Thaïlande). (Mladen Antonov/AFP)
par Muriel Obriet, Présidente de l’association Transcience (www.transcience.fr) et Roland Cash, Médecin
publié le 15 septembre 2022 à 19h01

Comme l’a relaté un article de Libération, des scientifiques s’inquiètent du possible arrêt de certains projets de recherche faute de disposer de suffisamment de macaques destinés aux laboratoires européens. Mais a-t-on vraiment besoin d’utiliser ces animaux et autres primates pour faire avancer la science ? N’en utilise-t-on pas déjà trop ? La souffrance des macaques, êtres sensibles, intelligents et si proches de nous, est-elle réellement prise en compte dans le milieu de la recherche ?

Il est fait référence au travail publié dans Nature en 2020 de chercheurs français voulant démontrer l’inefficacité de l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19 chez le macaque (1). C’est le type même d’expérimentation inutile : qu’avait-on à faire de cette démonstration chez le macaque alors qu’on avait déjà la réponse chez l’homme ? De nombreux essais cliniques randomisés (c’est-à-dire la méthode offrant le niveau de preuve le plus élevé) ont été réalisés, à différents stades de la maladie, et la grande majorité a montré une absence d’efficacité de cette substance chez l’homme.

Nous ajouterons qu’une expérimentation animale ne démontre rien quant à un effet chez l’homme ; tout au plus donne-t-elle une indication de probabilité d’effet. Ra