Durant les deux années précédant l’adoption de la loi de programmation de la recherche (LPR) pour les années 2021 à 2030, les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), les étudiants, les sociétés savantes, la majorité des organisations syndicales, le comité éthique du CNRS, l’Assemblée des directions de laboratoires, l’Académie des sciences ou encore le Comité technique du ministère de l’ESR se sont mobilisés pour alerter sur les dangers de ce projet de loi : manifestations, grèves, tribunes dans les médias, motions, états généraux au sein de nombreux laboratoires et universités et démissions de comités d’experts. Et ce, sans résultat. Malgré une très forte mobilisation à la veille du premier confinement, la loi a été votée en décembre 2020, pendant la pandémie, période peu propice à la mobilisation mais très favorable à un passage en force.
Près de deux ans après l’adoption de cette loi, les premiers effets délétères sont déjà là. Le désengagement moral et financier de l’Etat s’est accentué, remettant en cause les fondements et le devenir de l’Université, du CNRS et des autres organismes publics de recherche.
La dotation des laboratoires en chute libre
La recherche en France est