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TRIBUNE

Reconnaître et combattre l’islamophobie, par le recteur de la Grande Mosquée de Paris

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Si le terme d’«islamophobie» a pu semer la confusion à ses débuts, il est désormais le cri d’alerte de citoyens stigmatisés dans leur chair et dans leur foi, analyse le recteur de la Grande Mosquée de Paris. Qui appelle, avec ses deux cosignataires, la société française à ouvrir les yeux, car «ce combat est l’affaire de tous».
Lors de la manifestation contre l'islamophobie, à Paris, le 11 mai 2025. (Cha Gonzalez/Libération)
par Mohamed Salah Ben Ammar professeur de médecine, ancien ministre de la Santé de Tunisie, Sadek Beloucif professeur agrégé de médecine, chef de service et Chems-Eddine Hafiz recteur de la Grande Mosquée de Paris
publié le 11 mai 2025 à 16h05

Le meurtre raciste d’Aboubakar Cissé a bouleversé des millions de Français, musulmans ou non. Ce drame brutal met en lumière une réalité que la France ne peut plus ignorer : l’islamophobie existe, et elle ronge insidieusement notre tissu social. Il est temps de nommer cette haine pour pouvoir enfin la combattre. Il est temps d’affronter la réalité, d’affirmer un engagement clair contre toutes les haines, sans hiérarchie ni complaisance. Car il faut le dire avec force : la haine antimusulmane possède sa spécificité, tout comme l’antisémitisme a la sienne.

Oui, cet acte est islamophobe. Et il faut enfin avoir le courage de le dire.

Le mot «islamophobie» a longtemps été l’objet d’ambiguïtés. Instrumentalisé tour à tour par des intégristes pour faire taire toute critique légitime de l’islam, et par l’extrême droite pour justifier un rejet cu