«Pont aérien», «Plan Marshall», «Reconstruire Mayotte en deux ans», «Habitations préfabriquées», «Disparition des bidonvilles»… Serions-nous revenus dans les années 1950 ? Toutes les annonces faites par le pouvoir exécutif depuis les ravages de l’ouragan Chido rappellent un monde où les promesses de la modernité semblaient à même d’offrir un avenir radieux aux populations du monde entier, un monde où la puissance publique était au fait de sa vigueur et dont personne ne doutait du dévouement entier au bien public et au progrès social…
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Une semaine après l’ouragan Chido, une grande partie des bidonvilles de Mayotte sont en reconstruction par leurs habitants. Si leur état est encore plus dégradé qu’auparavant, ils assurent à leurs habitants un abri précaire qui les protège des caprices climatiques, incessants à cette saison. Les pouvoirs publics se sont pourtant empressés d’expliquer que ces habitations seraient rapidement détruites, s’annonçant ainsi aussi cruels et destructeurs que la tempête.
Les enquêtes menées sur les terrains montrent que les bidonvilles de Mayotte sont peuplés par un tiers de Français, un tiers d’étrangers qui ont des papiers (et donc insérés dans le monde du travail) et un tiers de sans-papiers. Le problème du mal- logement concerne donc tout le monde à Mayotte. Si un modèle de logement social (la «Case SIM») a permis d’en produire près de 30 000 unités entre 1980 et 2000, très peu