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TRIBUNE

Réduire la part du nucléaire dans la production électrique : une fausse bonne idée 

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Pour décarboner nos productions, nous aurons incontestablement besoin de l’ensemble des sources d’énergie bas carbone, nucléaire compris.
Saint-Paul-Trois-Chateaux, le 24 juillet 2019. Visite de la centrale nucléaire du Tricastin, qui va bientôt atteindre les quarante ans d’activité, et qui entame une phase de rénovation qui pourrait lui permettre de gagner dix, voire vingt ans. Salle des machines. (Olivier Metzger/Libération)
par Claude Jaouen, Vice-Président de l’Association Les Voix du Nucléaire
publié le 5 mars 2021 à 7h00

Il existe, pour une fois, un consensus très large sur les conclusions d’un organisme scientifique collégial international, le Giec : pour faire face au dérèglement climatique, il est impératif de «décarboner» nos économies ! Une des sources majeures des gaz à effet de serre dans le monde étant la production d’électricité d’origine fossile, il est donc normal de s’atteler à l’immense tâche de décarboner nos productions. On aura incontestablement besoin pour ce faire de l’ensemble des sources d’énergie bas carbone.

On ne peut donc que se féliciter de l’avis favorable que vient de donner l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour la poursuite de l’exploitation des réacteurs français qui ont plus de 40 ans – soit après leur quatrième «réexamen périodique» –, moyennant une série de tests et de travaux pour améliorer leur sûreté. Si cela n’avait pas été le cas, les responsables de notre transition énergétique auraient été bien en mal d’expliquer aux Français pourquoi il faudrait construire en catastrophe une trentaine de centrales à gaz de 1 000 MWe…

Décarboner le mix énergétique

A l’évidence, le «mix énergétique» devra varier selon les pays, leur niveau de développement économique, les conditions météorologiques, leur degré et volonté d’indépendance énergétique, leurs ressources naturelles… En France, notre «mix» actuel est déjà très largement décarboné, étant constitué principalement de nucléaire et d’hydraulique (respectivement 6 g et 13 g de CO2 par kWh produit,