Avec pertes et fracas, les droits de douane sont de retour. Au gré des outrances de Trump, et de ses rétropédalages, ils sont devenus les instruments d’une guerre économique aux conséquences incertaines. Face à ce triste spectacle, la défense du libre-échange paraît un réflexe naturel. Pourtant, il faut se garder des réflexes pavloviens. La mondialisation, telle qu’elle se déploie depuis un demi-siècle, est loin d’être une oie blanche qu’il faudrait à tout prix sauver. Si elle a eu des bienfaits, ses coûts cachés, par la destruction de biens communs sociaux et environnementaux, ont été lourds. Plutôt qu’une défense béate du libre-échange, ce qu’il faut affirmer est la possibilité d’un autre protectionnisme, au service des biens communs des peuples du monde. Quels peuvent en être les contours ?
Qui dit «protectionnisme» doit d’abord dire ce qu’il entend protéger. Et donc ce qu’il considère comme étant menacé. A nos yeux, la chose est claire : l’ouverture des frontières commerc