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TRIBUNE

Réduire le protectionnisme aux droits de douane serait une erreur

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Le trumpisme décortiquédossier
Pour éviter la fuite des activités économiques, on ne peut se contenter de réagir de façon désordonnée aux mesures prises par les Etats-Unis de Donald Trump. Des solutions simples existent pour obliger les multinationales à payer le coût environnemental, social ou fiscal de leurs flux de marchandises, explique Guillaume Vuillemey, professeur à HEC.
Ici, reprise de la pêche pour les 450 navires français dans le golfe de Gascogne après un mois, suite aux intempéries et pour protéger les dauphins, à la Rochelle, en février 2024. (Christophe Archambault /AFP)
par Guillaume Vuillemey, professeur de finance à HEC Paris et auteur de «le Temps de la démondialisation» (Seuil, 2022)
publié le 13 avril 2025 à 19h39

Avec pertes et fracas, les droits de douane sont de retour. Au gré des outrances de Trump, et de ses rétropédalages, ils sont devenus les instruments d’une guerre économique aux conséquences incertaines. Face à ce triste spectacle, la défense du libre-échange paraît un réflexe naturel. Pourtant, il faut se garder des réflexes pavloviens. La mondialisation, telle qu’elle se déploie depuis un demi-siècle, est loin d’être une oie blanche qu’il faudrait à tout prix sauver. Si elle a eu des bienfaits, ses coûts cachés, par la destruction de biens communs sociaux et environnementaux, ont été lourds. Plutôt qu’une défense béate du libre-échange, ce qu’il faut affirmer est la possibilité d’un autre protectionnisme, au service des biens communs des peuples du monde. Quels peuvent en être les contours ?

Qui dit «protectionnisme» doit d’abord dire ce qu’il entend protéger. Et donc ce qu’il considère comme étant menacé. A nos yeux, la chose est claire : l’ouverture des frontières commerc