Quelques jours à peine après la chute du régime de Bachar al-Assad, certains gouvernements européens ont manifesté leur volonté de ne plus accorder l’asile aux réfugiés syriens dont l’examen des dossiers est en cours, voire de procéder au rapatriement vers la Syrie d’un certain nombre d’entre eux. Dernier exemple en date, l’Autriche a proposé une «prime de retour» de 1 000 euros offerte aux volontaires.
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Ces déclarations, qui peuvent apparaître prématurées, montrent l’absence de compréhension des multiples enjeux du retour. Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a, de son côté, appelé à prendre le temps nécessaire afin que les bénéficiaires du droit d’asile puissent disposer de suffisamment d’informations pour pouvoir prendre une décision éclairée quant à leur retour éventuel. Le HCR estime que depuis 2011 plus de six millions de Syriens ont été contraints de fuir leur pays : la plupart ont trouvé refuge dans les pays voisins, en Turquie, au Liban et en Jordanie, et environ un million d’entre eux s’est installé en Europe. Il peut être utile de rappeler qu’avant même 2011 quelques dizaines de milliers de Syriens opposés au régime avaient été poussées à l’exil et rejoint le Proche-Orient, l’Europe et l’Amérique du Nord, notamment après les massacres perpétrés en 1982 dans la ville de Hama par les autorités syriennes sous la présidence de Hafez al-Assad.
De la crainte de rentrer
Sans attendre la chute du régime, les pays voisins de la Syrie avaient régulièrement manifesté leur volonté d