Les salaires réels, c’est-à-dire «corrigés de l’inflation», ont baissé de 2,5 % en octobre sur un an. Une telle dégradation du pouvoir d’achat pourrait accentuer les tensions sociales, voire conduire à une crise sociale comme celle survenue en Mai 1968. Et ce, d’autant que le pouvoir d’achat du salaire net moyen dans le secteur privé n’a crû que de 0,6 % par an en moyenne entre 1996 et 2018. La négociation en cours entre partenaires sociaux peut-elle pour autant aboutir à un nouveau Grenelle des salaires ?
Archives 1998
La fin des années 60 a vu émerger des revendications salariales fortes de la population qui avait peu bénéficié de la croissance industrielle des deux décennies précédentes. La crise sociale de Mai 1968 marque ainsi brutalement le refus par les salariés du partage des revenus qui prévalait alors. Les célèbres accords de Grenelle aboutissent à une hausse du smig (l’ancêtre du smic) de 35 % et à une hausse des salaires dans le privé de 10 %. La crise sociale va également déboucher sur une période d’augmentation forte du pouvoir d’achat des bas salaires. Dans un climat social en pleine ébullition, les gouvernements successifs des années 70 ont en effet accordé chaque année de très forts «coups de pouce» au salaire minimum.
L’industrie et l’innovation sont intimement liées
Un tel scénario pourrait-il se reproduire dans le c