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TRIBUNE

Rejeté chez soi et à l’étranger, la vie d’un pacifiste israélien

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«Trop israélien pour être une victime et trop résistant pour être un patriote, je suis en exil, même quand je suis chez moi», témoigne le metteur en scène israélo-américain Guy Ben-Aharon.
Protestation des militants de gauche israéliens contre la guerre à Gaza et qui appellent à refuser le service militaire, à Tel-Aviv, le 15 juillet 2025. (Ahmad Gharabli /AFP)
par Guy Ben-Aharon, metteur en scène israélo-américain
publié le 19 juillet 2025 à 9h58

Depuis le 7 Octobre, je vis dans un endroit étrange. Pas un endroit physique, mais un état. Un entre-deux. Coincé entre deux mondes qui me disent tous deux : «Tu n’as pas ta place ici».

En Israël, je suis haï pour m’opposer à une guerre que beaucoup disent ne pas soutenir — mais à laquelle ils participent, qu’ils défendent ou justifient comme nécessaire. A l’étranger, je ne suis plus le bienvenu, car «tous les Israéliens sont des colonisateurs».

Je suis trop israélien pour être une victime, et trop résistant pour être un patriote. J’existe en exil, même chez moi.

Je me suis exprimé publiquement contre cette guerre – depuis le tout début. En tant que metteur en scène, j’ai monté des pièces trop politiquement chargées pour être jouées en Israël, ainsi que la première en anglais d’une pièce sur le siège de Gaza. Je n’ai pas fait mon service militaire, et je milite contre l’occupation depuis des années.

Et pourtant, rien de tout ce