Par deux fois j’ai reçu, signée de votre part, en tant que président de région, une lettre me félicitant que mon «talent» et mon «engagement» «contribuent incontestablement au rayonnement et au succès de l’ensemble des territoires de Provence-Alpes-Côte-d’Azur». Ces lettres sont arrivées à chaque fois après la chronique de l‘un de mes livres dans la Provence.
A côté de ce Renaud Muselier qui félicite, il y en a un autre, apparemment, qui sanctionne. J’apprends que l’école de cinéma Kourtrajmé, située à Marseille, vouée à former au cinéma et à l’audiovisuel des jeunes non diplômés, est soudainement privée d’une subvention de 75 000 euros par la région parce qu’elle utilise l’écriture inclusive sur son site et dans ses écrits. Le 23 avril 2025, vous avez fait adopter un plan «Valeurs» (vision, autorité, liberté, Europe, unité, respect, souveraineté) qui, sous prétexte de ne pas «laisser de place aux doctrines de division et de conflit comme le wokisme ou le négationnisme», promeut la «lutte contre l’écriture inclusive» au nom de l’«attachement à la langue française».
Des «filades» aux «tarpins»
La langue change, elle évolue : dans une région comme la Provence, elle a su intégrer différentes manières de parler, de prononcer. Elle les a même diffusées, c’est le cas par exemple de l’essor récent du phénomène d’affrication, consistant à mettre un «t» ou un «d» devant les mots. Elle s’est nourrie des mots et expressions de langues diverses : italien, espagnol, a