Le changement climatique a bondi au deuxième rang des préoccupations des Français·es telles que mesurées par l’Ipsos fin août : effet d’un été de canicules, de feux et de sécheresse, après lequel nous ne changerons pourtant pas radicalement nos comportements. En effet, les contradictions matérielles, politiques et sociales entre différentes conceptions de la «sobriété» demeurent colossales. Les levées de boucliers à l’idée de réguler les vols en jet privé ou l’arrosage des golfs, comme les débats de plus en plus violents sur la consommation d’eau de l’agriculture intensive, en sont témoins.
Surtout, aucune de nos institutions – ces organisations, règles et symboles qui donnent un sens au réel et produisent du changement social – n’a fait sa métamorphose pour entrer dans le nouveau régime climatique. L’Etat et les services publics ne font pas exception. Cette absence de réflexion et de construction institutionnelles condamne –