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TRIBUNE

Reprendre notre destin collectif en main passe par le fédéralisme européen

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Ceux qui refusent toute avancée fédéraliste en Europe au nom de la souveraineté des peuples confondent fédéralisme et jacobinisme, estime un collectif d’universitaires. Un gouvernement européen serait, au contraire, nécessaire pour répondre aux défis actuels, comme la défense du continent.
Le fédéralisme européen constitue une chance pour que l’Europe se positionne dans le monde actuel. Ici, au Parlement européen, à Strasbourg, le 21 mai 2024. (Johannes Simon/Getty Images. AFP)
par Un collectif d'intellectuels et d'universitaires
publié le 3 juin 2024 à 18h33

Dans la presse et dans les débats politiques récents, les prises de position se multiplient pour ou contre le fédéralisme européen. Comme dans tous débats, les termes sont souvent détournés au profit des positions respectives.

Comme le rappelait Thomas Legrand dans son billet du 29 mai dernier dans Libération, le débat porte en particulier autour de la question de la souveraineté.


Un exemple notable en date est la tribune publiée le 24 avril dernier dans le Figaro et cosignée par un groupe élargi de cinquante personnalités, avec côte à côte, Arnaud Montebourg et Michel Onfray, Jacques Sapir et Nicolas Dupont-Aignan.

Les auteurs rappelaient que le Parlement européen, faisant suite aux demandes exprimées par les citoyens lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, avait adopté le 22 novembre 2023, une résolution sur la réforme des traités, traités adoptés depuis plus de quinze ans dans un monde radicalement différent et avec une perspective prochaine d’élargissement.

Ils en appellent à la souveraineté des peuples. Mais qu’est-ce que la souveraineté si ce n’est la capacité collective d’un groupe à déterminer son avenir ? Historiquement, le concept moderne de souveraineté est associé à la formation des Etats-nations et des grandes monarchies centralisées, désireuses d’affirmer leur puissance indépendammen