Le Sénat examine ce 22 novembre une proposition de loi, déposée par Hussein Bourgi (Parti socialiste), «portant réparation des personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982». Si elle devient loi, la France rejoindra ses voisins : le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne ont déjà adopté des dispositions similaires, l’Autriche s’apprête à le faire.
Un débat historique majeur arrive au Parlement. Dans une relative indifférence pour l’instant, voire avec le souci de réécrire l’histoire : désigné rapporteur de ce texte, le sénateur Francis Szpiner (Les Républicains) – qui a refusé d’auditionner des chercheurs – écrit en effet qu’il n’y a pas eu de «“politique de discrimination” globale menée par l’Etat de manière continue et indistincte entre 1942 et 1982». C’est, il faut y insister, une grossière falsification du passé.
La répression explicite de l’homosexualité est apparue dans le code pénal en 1942, par un âge spécifique du consentement sexuel. Alors de 13 ans pour les relations hétérosexuelles, cet âge est fixé à 21 ans pour les relations de même sexe : toute relation homosexuelle consenti