Le conclave sur les retraites s’est achevé sans aboutir à un accord entre les partenaires sociaux. Malgré cet échec, François Bayrou fait état de certaines avancées à portée de la main, concernant notamment la volonté commune d’améliorer les pensions des femmes et le volet pénibilité… Avancées très relatives, car d’une part, ces sujets sont mis à l’agenda des réformes de retraites depuis 2010 ; d’autre part, les mesures envisagées sont moins que minimalistes.
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Considérons d’abord la proposition d’abaisser l’âge d’annulation de la décote de 67 ans à 66,5 ans. Pour rappel, les personnes qui n’ont pas réuni la durée de cotisation exigée pour une pension à taux plein voient leur pension calculée au prorata de la durée de cotisation effectuée par rapport à la durée exigée. Et sur ce montant déjà proratisé, s’applique une décote, c’est-à-dire un abattement supplémentaire de 5 % par année manquante. Pour ne pas subir cette décote, très pénalisante pour les personnes aux carrières courtes, il est possible de reculer son départ en retraite à 67 ans, âge auquel la décote est annulée.
Concrètement, cette décote constitue une double pénalisation des carrières incomplètes, comme l’a reconnu explicitement Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites de 2019 (1). Comme ce sont majoritairement les femmes qui ont des carrières incomplètes, la décote les concerne en plus grande proportion que les hommes, et son ampleur moyenne est plus élevée.
Elles sont majoritaires parmi le