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Retraites : «La nouvelle réforme Borne-Macron favorise les branleurs comme moi»

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Le journaliste Nadir Dendoune souligne l’absurdité de cette réforme des retraites : lui pourra s’arrêter à 67 ans en ayant cotisé beaucoup moins que celles et ceux qui ont commencé à trimer plus tôt. Ce qui ne l’empêche pas de participer aux manifestations.

Lors de la manifestation contre la réforme des retraites, à Strasbourg, le 28 mars 2023. (Frederick Florin /AFP)
Par
Nadir Dendoune
Journaliste
Publié le 06/04/2023 à 7h43

Il y a quelques jours, j’ai reçu le total des trimestres cotisés pour ma retraite. Il m’en manque 84. C’est beaucoup quand on a 50 ans. En théorie, je devrais donc encore bosser vingt et un ans, jusqu’à plus de 70 balais pour pouvoir obtenir une retraite pleine, mais la nouvelle réforme Borne-Macron qui demande à de nombreux salariés de travailler deux ans de plus ne changera rien pour les branleurs comme moi. Merci Manu !

A 50 ans, je n’ai pas mal au dos, ni aux jambes, j’ai une vue parfaite, 10/10, le pouls de mon cœur au repos est aussi lent (et chiant) que The Tree of Life de Terrence Malick. Physiquement, selon ma toubib, je suis plus en forme que l’immense majorité des gamins de 20 ans. J’ai le temps de prendre soin de mon corps. Le sport me permet même de remplir mes journées. C’est dire… Comme tous les privilégiés, je ne pense jamais à la retraite. Cela n’a jamais été un sujet pour moi. Je suis journaliste indépendant, cinéaste et écrivain. Hamdoulah, la vie est belle !

Mon droit à la paresse est récompensé avec la nouvelle loi

J’ai commencé à (vraiment) bosser tardivement, à 36 ans. Certes, comme beaucoup de Français, plus jeune, j’ai fait des petits boulots : un peu de manutention l’été à Paris, du baby-sitting, du ménage de temps à autre, j’ai même été prof de sport, chauffeur de bus